Edito – BSV n°48
 
De la souplesse du pilotage : savoir gérer les transitions Quelles que soient les différentes phases d’un vol, la recherche d’un équilibre aérodynamique est primordiale, et assure un vol avec des paramètres stables, gage de sécurité. Sans vous renvoyer à vos manuels de pilotage, il est intéressant de retrouver dans les pages consacrées à l’aérodynamique du vol les équations qui démontrent les lois de l’équilibre des forces, en montée, en palier et en descente. Ainsi, si la gestion de la trajectoire de son ULM, une fois qu’il est stabilisé, demande peu de ressources, et est bien réalisée par la grande majorité des pilotes, il n’en est pas de même du pilotage des phases transitoires qui sont par essence instables du fait que l’on rompt un équilibre pour en retrouver un autre. En effet, si lors de la formation, l’instructeur insiste sur le vol en palier et sa tenue d’altitude, la montée et sa tenue de vitesse, et la descente avec un vario stable compatible avec la capacité d’adaptation de nos oreilles, il est aussi primordial de bien expliquer et de montrer que le passage d’un état du vol à un autre, est un vrai enjeu de sécurité des vols à l’heure où les pertes de contrôle en vol se multiplient avec des conséquences mortelles pour le pilote. C’est pourquoi, que vous passiez d’un vol rectiligne à un virage, du roulage au décollage, du décollage en montée, de montée en croisière, de croisière en descente, de descente en approche, d’approche en finale, de finale à l’arrondi, d’arrondi au roulage ou toutes autres combinaisons compatibles, vous devez toujours gérer le déséquilibre que vous avez créé, en adoptant un pilotage souple, c’est-à-dire un pilotage qui minimise le facteur de charge, les grandes inclinaisons ou fortes assiettes et les changements de régimes brutaux du moteur. Il faut donc proscrire les grands coups d’accélérateurs qui auront pour effet de déstabiliser fortement l’ULM, d’ajouter une gestion difficile des effets moteurs au déséquilibre aérodynamique, et qui rendront le retour au nouvel équilibre souhaité, plus long et plus délicat. De même, pas de grandes inclinaisons rapides ou de prise d’assiette trop brutales pour se mettre en virage ou en montée. N’oubliez pas qu’il faut du temps pour que la particule d’air qui glissait tranquillement sur votre profil d’aile ou de rotor, et que vous perturbez en voulant changer de trajectoire, retrouve un écoulement laminaire et colle au profil. Quand vous évoluez ou que vous changez de trajectoire ou de configuration, pensez à ne pas brusquer ces délicates particules d’air qui assurent l’équilibre de notre vol et nous sustentent, adoptez un pilotage souple !!! Bons vols, je viens de faire un REV et vous ?
 
Éric Galvagno Responsable Commission Sécurité des Vols
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Bulletin Sécurité des Vols N°48

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